Le parti du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a remporté dimanche une victoire écrasante avec plus de 80% des voix, selon les sondages, aux élections législatives anticipées organisées un mois après un soulèvement social réprimé dans le sang.
Le parti Nour Otan gagne avec 81% des voix, selon le sondage sortie des urnes de l'Institut de la démocratie (pro-pouvoir). Ak-Jol présenté comme un parti d'opposition mais considéré comme proche du pouvoir et les communistes pro-régime obtiennent chacun 7,3% des voix, dépassant ainsi la barre de 7% nécessaire pour entrer au Parlement.
Deux autres sondages annoncent aussi la victoire de Nour Otan avec plus de 80% et un résultat supérieur à 7% pour les deux autres partis.
Les premiers résultats officiels ne doivent pas être annoncés avant lundi matin dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale d'environ 16 millions d'habitants, grande comme cinq fois la France et comptant deux fuseaux horaires.
La participation a atteint 75,05%, en hausse par rapport aux dernières législatives en 2007 (64,56%).
Sept partis ont participé à ces élections qui font suite à la dissolution du Majilis (chambre basse du Parlement) en novembre et dans lequel ne siégeait que le parti du président Nazarbaïev, Nour Otan.
Noursoultan Nazarbaïev a voté dans la matinée à Astana, la capitale qu'il a fait bâtir depuis 1998 grâce à la manne pétrolière kazakhe, estimant que ses concitoyens feraient le "bon choix".
M. Nazarbaïev, 71 ans et au pouvoir depuis l'époque soviétique, a aussi assuré que "tout a été fait pour que les élections soient libres et honnêtes".
Dans la journée, le principal parti d'opposition, OSDP-AZAT a déploré dans un communiqué que ses observateurs n'aient pas eu accès à de nombreux bureaux de vote.
"Le pouvoir utilise de nouveau des méthodes sales: les mêmes électeurs votent à plusieurs reprises dans plusieurs bureaux de vote", souligne OSDP.
Avant même le scrutin, l'opposition a dénoncé les manoeuvres du régime pour l'affaiblir, alors qu'aucune élection kazakhe n'a été reconnue comme démocratique par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Les autorités ont par ailleurs exclu la candidature d'un leader d'OSDP, Boulat Abilov. Un autre mouvement d'opposition, Roukhaniat a lui été interdit de participer aux élections après avoir dénoncé la répression d'un mouvement de grève dans le secteur pétrolier à Janaozen (ouest) à la mi-décembre, qui a fait 16 morts, selon un bilan officiel.
Le régime kazakh, qui a toujours insisté sur l'exceptionnelle stabilité du pays dans cette région frontalière de l'Afghanistan a vécu une année 2011 difficile.
Le Kazakhstan a ainsi été le théâtre d'une série d'attentats revendiqués par des groupuscules islamistes et qui ont tué plusieurs policiers.
Et le jour de la célébration des 20 ans de l'indépendance kazakhe, le 16 décembre, un mouvement de grève d'ouvriers pétroliers a dégénéré à Janaozen en émeute, réprimée dans le sang.
Signe de l'inquiétude du régime, l'état d'urgence était toujours en vigueur dans la ville où quelque 2.000 policiers ont été déployés.
Usant avec pragmatisme de ses énormes réserves naturelles, le Kazakhstan entretient de très bonnes relations non seulement avec la Russie et la Chine, mais aussi avec l'Europe et les Etats-Unis, qui évitent de trop critiquer les dérives autoritaires du régime.
Dimanche, les électeurs kazakhs ont choisi 98 députés. Neuf autres parlementaires seront désignés le lendemain par l'Assemblée du peuple du Kazakhstan, qui représente les différentes ethnies du pays
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